« Les voisins d'Israël proclament ouvertement leur volonté d'anéantir ce jeune État qui subit le boycott et le blocus. Des fanatiques assassinent sur son sol et l'ONU fait semblant de ne rien voir. Lorsqu'elle émet un blâme, c'est contre Israël, coupable de se défendre ».
Jacques Soustelle, percevant déjà l'antisémitisme derrière l'antisionisme, a écrit ces lignes en 1958, alors qu'il était président de l'Alliance France-Israël. Ces lignes, nous pourrions les croire écrites aujourd'hui. Il n'en est rien.
Quittant l'Algérie en 1956, l'ancien gouverneur général revient en métropole. Aux Algérois venus en masse l'accompagner au port, Soustelle promet de continuer à se battre pour eux. Il le fera, et tentera de faire vivre son projet d'intégration. Mais il se battra aussi pour Israël, pour ce peuple qui s'est enraciné dans une terre travaillée de ses mains pour la première fois depuis deux millénaires.
Jusqu'au bout, Jacques Soustelle défendra le droit à exister d'Israël. Il le fera à la tribune de l'Assemblée nationale, jusqu'en 1978, dans la presse et lors de toutes les occasions qu'il saura saisir.
Né en 1944, diplômé de sociologie, journaliste, Alain Herbeth a déjà publié une biographie « algérienne » de Jacques Soustelle, l'homme del'intégration (L'Harmattan, 2015). Cette fois, il jette un regard sur un itinéraire souvent méconnu de Soustelle, celui de son lien indéfectible avecIsraël.