De sa traversée théâtrale, jupitérienne, de la cour du Louvre le 7 mai, à sa volonté de réunir droite et gauche, en passant par la phrase, « c'est moi le chef », lancée au général de Villiers et sa colère contre le gouvernement après la baisse de l' APL, Gilles Gaetner, tel un scribe méticuleux, a noté et analysé, pendant 100 jours, les décisions prises par Emmanuel Macron. Il a scruté ses faux pas et recensé ses réussites. Aujourd'hui, Emmanuel Macron est en berne dans les sondages ; ses projets, notamment la réforme du Code du travail ou la refonte de l'assurance chômage ne suscitent guère l'enthousiasme des syndicats. Pourtant, le nouveau président a réussi le dépoussiérage de la vie politique. De nouvelles têtes sont apparues. Ejectés, les élus accrochés à leur fauteuil, ne pensant qu'à leur réélection ! Macron ? On le croit Chérubin. C'est un bulldozer. Sans état d'âme. Doit-il craindre une rentrée sociale « chaude » comme le lui promet Jean-Luc Mélenchon ? D'où cette question capitale : le credo, « et à droite et à gauche », ADN de l'idéologie macronienne, inspirée par le général de Gaulle en 1945 et 1958, reprise par Rocard en 1988, puis par Sarkozy en 2007, résistera-t-il aux bourrasques éventuelles ou, au contraire, volera-t-il en éclats ?
Gilles Gaetner, spécialiste des affaires politico-financières, a été rédacteur en chef adjoint à L'Express, après être passé par Le Point et Les Échos. Il a également travaillé pour le site Atlantico. Il est l'auteur d'une douzaine de livres, parmi lesquels, L'Argent facile, Le dictionnaire de la corruption en France (Stock). Le roman d'un séducteur, Les secrets de Roland Dumas (Jean-Claude Lattès), La République des imposteurs (L'Archipel).