Née en 1913 d'une famille kabyle chrétienne d'Algérie, Marie-LouiseTaos Amrouche est considérée comme l'une des premières écrivaines algériennes de langue française.
Celle qui fut la soeur du poète et journaliste Jean Amrouche, la maîtresse de Jean Giono et l'amie d'André Gide s'installe à Paris, où elle publiera quatre romans et un recueil de contes, largement autobiographiques,et animera plusieurs émissions radiophoniques. Douée d'une voix exceptionnelle, elle est également l'une des grandes voix de la chanson berbère.
De Jacinthe noire à L'Amant imaginaire, le sentiment d'exil et de solitude, liés à sa condition de « transplantée », trouvent leur écho dans les textes de Taos Amrouche, tout autant que la difficulté d'exister avec sa singularité de femme, qui traverse toute son oeuvre. Comment, en effet, vivre ses identités multiples lorsqu'on est femme, berbère, chrétienne et française ?
En mettant en lumière la façon dont Taos Amrouche refusa de choisir entre ce qu'elle nommait « les fidélités antagonistes », Akila Kizzi rend hommage à celle qui fut l'une des figures majeures de la littérature féminine algérienne, et pose, à travers elle, la question de l'émancipation créatrice : que représente l'écriture pour les femmes issues des sociétéstraditionnelles d'Afrique du Nord ?
Akila Kizzi est enseignante-chercheure en études de genre à l'université Paris 8, Saint Denis. Ses recherches actuelles portent sur les écrivaines et les femmes artistes au Maghreb et dans la diaspora. Elle a consacré une thèse de doctorat à la figure de Taos Amrouche. Elle est régulièrement invitée à participer à des manifestations culturelles liées à la problématique de l'identité berbère, des femmes et de l'écriture.